(Ceci n'est pas un post politique)
En ne s'appliquant pas à elle-même une règle fondamentale de la communication de crise, au sujet des faits reprochés à Adrien Quatennens, La France Insoumise s'est prise les pieds dans le tapis.
Après la publication par le député du Nord Adrien Quatennens, ce dimanche, d'un communiqué dans lequel il reconnaît notamment avoir donné une gifle à sa femme, exprime ses profonds regrets, et annonce sa mise en retrait de ses fonctions de coordinateur du parti, voici comment Jean-Luc Mélenchon a pris la parole dans la journée. Sur Twitter.
𝗘𝗽𝗶𝘀𝗼𝗱𝗲 𝟭. Premier message publié : "𝘓𝘢 𝘮𝘢𝘭𝘷𝘦𝘪𝘭𝘭𝘢𝘯𝘤𝘦 𝘱𝘰𝘭𝘪𝘤𝘪𝘦̀𝘳𝘦, 𝘭𝘦 𝘷𝘰𝘺𝘦𝘶𝘳𝘪𝘴𝘮𝘦 𝘮𝘦́𝘥𝘪𝘢𝘵𝘪𝘲𝘶𝘦, 𝘭𝘦𝘴 𝘳𝘦́𝘴𝘦𝘢𝘶𝘹 𝘴𝘰𝘤𝘪𝘢𝘶𝘹 𝘴𝘦 𝘴𝘰𝘯𝘵 𝘪𝘯𝘷𝘪𝘵𝘦́𝘴 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘭𝘦 𝘥𝘪𝘷𝘰𝘳𝘤𝘦 𝘤𝘰𝘯𝘧𝘭𝘪𝘤𝘵𝘶𝘦𝘭 𝘥'𝘈𝘥𝘳𝘪𝘦𝘯 𝘦𝘵 𝘊𝘦́𝘭𝘪𝘯𝘦 𝘘𝘶𝘢𝘵𝘦𝘯𝘯𝘦𝘯𝘴. 𝘈𝘥𝘳𝘪𝘦𝘯 𝘥𝘦́𝘤𝘪𝘥𝘦 𝘥𝘦 𝘵𝘰𝘶𝘵 𝘱𝘳𝘦𝘯𝘥𝘳𝘦 𝘴𝘶𝘳 𝘭𝘶𝘪. 𝘑𝘦 𝘴𝘢𝘭𝘶𝘦 𝘴𝘢 𝘥𝘪𝘨𝘯𝘪𝘵𝘦́ 𝘦𝘵 𝘴𝘰𝘯 𝘤𝘰𝘶𝘳𝘢𝘨𝘦. 𝘑𝘦 𝘭𝘶𝘪 𝘥𝘪𝘴 𝘮𝘢 𝘤𝘰𝘯𝘧𝘪𝘢𝘯𝘤𝘦 𝘦𝘵 𝘮𝘰𝘯 𝘢𝘧𝘧𝘦𝘤𝘵𝘪𝘰𝘯".
❌ Bienveillance affichée à l'égard de celui qui était jusqu'alors l'un des poids lourds du parti. Mais aucun mot pour la victime. Les réactions d'indignation n'ont, à juste titre, pas tardé.
𝗘𝗽𝗶𝘀𝗼𝗱𝗲 𝟮. Sentant qu'il a mis "à côté de la plaque", le patron de LFI publie un nouveau tweet trois heures plus tard : "𝘊𝘦́𝘭𝘪𝘯𝘦 𝘦𝘵 𝘈𝘥𝘳𝘪𝘦𝘯 𝘴𝘰𝘯𝘵 𝘵𝘰𝘶𝘴 𝘥𝘦𝘶𝘹 𝘮𝘦𝘴 𝘢𝘮𝘪𝘴. 𝘔𝘰𝘯 𝘢𝘧𝘧𝘦𝘤𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘭𝘶𝘪 𝘯𝘦 𝘷𝘦𝘶𝘵 𝘱𝘢𝘴 𝘥𝘪𝘳𝘦 𝘲𝘶𝘦 𝘫𝘦 𝘴𝘶𝘪𝘴 𝘪𝘯𝘥𝘪𝘧𝘧𝘦́𝘳𝘦𝘯𝘵 𝘢̀ 𝘊𝘦́𝘭𝘪𝘯𝘦. 𝘌𝘭𝘭𝘦 𝘯𝘦 𝘴𝘰𝘶𝘩𝘢𝘪𝘵𝘢𝘪𝘵 𝘱𝘢𝘴 𝘦̂𝘵𝘳𝘦 𝘤𝘪𝘵𝘦́𝘦. 𝘔𝘢𝘪𝘴 𝘫𝘦 𝘭𝘦 𝘥𝘪𝘴 : 𝘶𝘯𝘦 𝘨𝘪𝘧𝘭𝘦 𝘦𝘴𝘵 𝘪𝘯𝘢𝘤𝘤𝘦𝘱𝘵𝘢𝘣𝘭𝘦 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘵𝘰𝘶𝘴 𝘭𝘦𝘴 𝘤𝘢𝘴. 𝘈𝘥𝘳𝘪𝘦𝘯 𝘭'𝘢𝘴𝘴𝘶𝘮𝘦. 𝘊'𝘦𝘴𝘵 𝘣𝘪𝘦𝘯."
❌ Trop tard.
Dans toute situation de crise, surtout lorsqu'il y a une ou plusieurs victimes, on ne doit pas communiquer sans exprimer d'abord de la compassion pour ces victimes. C'est une façon de dire au public qui nous lit ou qui nous écoute, notre prise de conscience profonde et réelle de la gravité des faits, sans posture ni cynisme.
A défaut, nos interlocuteurs et nos interlocutrices nous refusent d'emblée leur écoute. Le message que l'on veut délivrer devient dès lors fatalement inaudible.
Et "se raccrocher aux branches" dans un deuxième temps n'y change plus rien. Peut-être même cela accentue-t-il l'incompréhension.
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